jeudi 30 mai 2013
The silence of the bells
Cathedral Saint Michael and Gudula Brussels, 11 th of June 2013 through September 19.
Exposition of the original gouache of Thierry Bosquet
for the book The silence of the bells
based on an old english story
retold and designed by Stephen Shank
Exposition - Le mystère du Carillon - The Silence of the bells
Avant la sortie du livre d'artiste, en édition limitée numérotée et signée,
Preceding the release of the book, limited edition, numbered and signed
le 18 septembre 2013
September 18, 2013
en français
in english
Gouaches originales de Thierry Bosquet
Original gouaches of the illustrations by Thierry Bosquet
Le Mystère du Carillon
The silence of the bells
basé sur un conte anglais
based on an old english tale
raconté et scénarisé par Stephen Shank
retold and laid out by Stephen Shank
Cathédrale Saints Michel et Gudule
du 11 juin au 18 Septembre 2013
Elle se dressait, noble et fière, sur la plaine.
Si fière que les nuages se perdaient entre ses flèches et ses tours.
Si noble qu’on ne pouvait que se s’incliner devant elle,
au-dehors
comme au-dedans.
Nulle autre ne surpassait sa grandeur,
sa finesse et sa beauté.
Il était pourtant un grand absent.
Il était pourtant un grand absent.
Le carillon.
Personne n’en avait entendu les cloches.
Personne.
Elles n’avaient jamais sonné.
She rose
up out of the plains, tall and well-born.
So tall,
clouds played hide and seek in her spires.
So
well-born, one could not help but
bow down before her,
both
outside
and
in.
No one surpassed her in height, in beauty or in delicacy.
Yet something was missing.
No one had ever heard the bells from her chimes
No one
Ever.
The bells had been silent.
Always.
lundi 13 mai 2013
jeudi 2 mai 2013
Prison d'Ittre avril 2013
Le Soir Jeudi 2mai 2013 LA CULTURE
ON AURA TOUJOURS RAISON DE L’OUVRIR
Surpopulation, insalubrité, insécurité: on pourrait se dire que les prisons ont d’autres chats à fouetter que l’encadrement de projets artistiques ouvrant une parenthèse à des criminels. Il faut avoir vu la religieuse écoute des détenus devant un solo théâtral. Il faut avoir entendu les pudiques mais troublantes confessions de ces prisonniers, libérées par un comédien qui a su se mettre à nu devant eux, pour comprendre que le théâtre, entre autres échappées, ne peut qu’apaiser, un peu, la dure réalité des prisons. Que c’est une goutte d’eau, certes, mais une goutte qui, pour certains, a la saveur d’une larme dans le désert.
Nous assistions, samedi dernier, à la représentation de Voilà de Stephen Shank à la prison de Ittre. Une des plus récentes prisons de Belgique, l’une des moins inhumaines aussi. Les détenus peuvent y travailler pour cantiner, se former pour préparer leur réinsertion professionnelle. Y pénétrer n’en est pas moins perturbant: se voir confisquer son passeport, se défaire de toutes ses affaires avant que ne se referment derrière nous les lourdes portes d’acier, traverser de longs couloirs aseptisés au son des cris incessants émanant des cellules. «N’oubliez pas de laisser vos clefs de voiture dans le casier, nous prévient une gardienne. Au cas où vous seriez pris en otage, ça faciliterait leur fuite.» Voilà qui n’est pas vrai- ment engageant, à quelques minutes de rencontrer le groupe de détenus conviés au solo de Stephen Shank.
Escortés par trois gardiens, les hommes pénètrent dans la salle de sport. On comprend qu’ici, on
ne fera pas le noir complet dans la salle pour l’entrée du comédien. Malgré tout, la concentration est d’une densité incroyable quand Stephen Shank se lance dans son monologue, portrait d’un homme dans sa relation ambiguë avec l’alcool. On entend presque ricocher, dans ces âmes absorbées, ces mots qui abordent le manque de guidance paternelle, la peur, l’addiction, la déchéance.
«Vivre avec la peur, ce n’est pas vivre ça», lance le comédien.
Ou encore: «Je serai peut-être libre un jour.»
Des phrases qui résonnent autrement ici. Plus encore que cette heure de recueillement troublant, le groupe de parole qui suit la pièce donne tout son sens au projet. Dès les premières minutes de la discussion, on comprend que le drame du personnage de Shank, c’est aussi le leur. Que si certains sont
là, ce n’est pas étranger à l’alcool. «J’ai failli sortir au début, dit celui-ci. Par dégoût de moi- même. Le miroir était trop fort!» Celui-là avoue qu’il fréquente les Alcooliques anonymes en prison. Cet autre explique que lui a préféré arrêter: «Il n’y a pas la même confidentialité ici. Il y a la crainte que ce que tu dis se propage ensuite.»
La directrice adjointe de la prison de Namur, venue observer l’expérience de Voilà, nous confirme toute la pertinence d’une telle pièce en prison: «On sait qu’environ 75% des personnes en prison y sont pour des problèmes liés à une addiction. Dans le groupe de parole, le débat galope, ardent. Sans être didactique, la pièce soulève des tas de questions: «Je ne voulais pas d’une pièce qui culpabilise, affirme le comédien. On l’a jouée dans des théâtres, des lycées, des écoles d’infirmières. Je voulais parler avant tout de vulnérabilité et de déni, des choses qui nous touchent tous, qu’on soit d’un côté ou de l’autre des barreaux.»■
CATHERINE MAKEREEL
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